L’appel de la nature
Les noyers du Brésil ne se laissent absolument pas domestiquer. Ils ne peuvent survivre que si on les laisse libres dans la nature sauvage et ne supportent pas d’être cultivés sur des surfaces agricoles typiques. Pourquoi ? Parce qu’ils cohabitent de manière tout à fait exceptionnelle avec des animaux qui préfèrent vivre loin des plantations. En effet, les fleurs de cet arbre possèdent un mécanisme de fermeture difficile qu’il faut maîtriser pour pouvoir accéder à leur précieux nectar. Seules quelques espèces d’insectes sont assez fortes pour franchir cet obstacle. Les arbres ne peuvent donc être pollinisés que par certains insectes précis. Le problème : ces insectes ne s’aventureraient jamais dans une zone exploitée par l’homme, car ils aiment bien trop la diversité de la jungle. Ils préfèrent chercher leur nectar là où les fleurs se croisent et se mélangent. Exploiter des plantations de noyers du Brésil n’est donc pas envisageable.
Beauté éphémère
La période de floraison du noyer du Brésil est également un phénomène à part entière. Après la saison des pluies, le noyer du Brésil commence à fleurir pendant six à huit semaines, mais chaque fleur ne s’ouvre que pendant une seule journée. Si elle n’est pas pollinisée pendant ce temps, elle tombe au sol et elle perd sa chance. Si un insecte parvient à profiter de ce court laps de temps pour féconder la fleur, une capsule se développe dans laquelle se forment environ 18 noix du Brésil. Au cours de l’été, cet ensemble se développe en un fruit lourd aux noyaux imposants, qui tombe au sol en automne – où il est attendu avec impatience.
Architectes de la forêt à quatre pattes
En effet, en plus des insectes vigoureux, certains petits rongeurs de la jungle sont également déterminants pour la propagation des noix du Brésil. Ce sont les agoutis, qui raffolent des noix du Brésil. Ils les cassent et les mangent avec délectation, et sont d’ailleurs les seuls à pouvoir le faire. Ils enterrent même une partie de leurs réserves pour les mauvais jours… Mais oublient où ils les ont cachées. Ils contribuent ainsi, à l’instar de nos écureuils, à la prolifération des arbres. Noix du Brésil, insectes puissants et agoutis : ce trio illustre parfaitement l’interaction subtile entre la faune et la flore, sans aucune intervention humaine.
Les géants de la forêt tropicale
Le noyer du Brésil, ce dinosaure des arbres primitifs, est un véritable colosse à bien des égards. Une fois adulte, il s’élève jusqu’à 40 mètres de haut et sa couronne atteint un diamètre impressionnant de 50 mètres. Outre sa taille, cet arbre est également impressionnant par son âge ancestral : il n’est pas rare qu’un noyer du Brésil atteigne les 400 ans ! Quand on sait tout cela, la quantité de noix qu’il produit au cours de sa vie peut paraître étonnamment petite. Mais seulement de prime abord.
La qualité avant la quantité
Si tout se passe bien, un noyer du Brésil peut produire jusqu’à 8 000 capsules, aussi grosses que des noix de coco, au cours de sa vie. Cela représente un peu plus de 140 000 noix du Brésil, soit 700 kilos. Sur une année, cela équivaut à moins de deux kilos de noix fraîches. Cela peut paraître peu pour un arbre de ce calibre. Mais il ne faut pas oublier que chaque noix du Brésil est un concentré d’énergie de la plus grande qualité. Pas étonnant donc, que sa croissance prenne du temps.
Concentrés d’énergie aux fonctions surprenantes
Les noix du Brésil ont une teneur particulièrement élevée en vitamines et en minéraux. Leur apport en sélénium, en particulier, est bien supérieur à celui de toute autre plante alimentaire. De plus, les noix du Brésil sont composées en grande partie de bonnes protéines et d’acides gras essentiels. Composées d’environ 66 % de matières grasses, elles arrivent en troisième position derrière les noix de macadamia et les noix de pécan. Elles sont si riches en énergie que les populations locales détournent leur utilisation. Les autochtones ne se contentent pas de récolter les noix pour se nourrir, mais utilisent aussi leur graisse inflammable, notamment comme bougies pour s’éclairer dans l’obscurité de la forêt. La noix du Brésil est ainsi un pilier de la vie dans la forêt tropicale bolivienne.
Alerte pluie
La récolte commence à la fin de la saison sèche et dure six mois. Lorsque les lourdes capsules arrivent à maturité, elles tombent au sol sous l’effet de la pluie. Cela marque le début de la période de cueillette. Les personnes chargées de la cueillette sont généralement des habitants de la région qui connaissent parfaitement les règles de la jungle. Pendant la période de récolte, ils vivent avec leurs familles dans des « baraccas », de petites cabanes en bois construites selon les techniques typiques de l’Amazonie.
Fine lame… de machette
Les noix du Brésil sont extraites des capsules à l’aide de machettes et transportées dans des sacs vers les stations de collecte. De là, elles sont acheminées vers la ville la plus proche, Riberalta. Une fois sur place, le premier contrôle qualité est immédiatement effectué : les noix abîmées sont jetées, le reste est lavé et trié par taille.
Être ou ne pas être frais
Il faut ensuite s’occuper de la conservation des noix du Brésil. Là encore, ces petits trésors sont un peu particuliers : leur qualité dépend de leur fraîcheur. Puisque les noix non transformées proviennent directement de la forêt tropicale humide et qu’elles ont une teneur élevée en matières grasses, elles doivent être séchées le plus rapidement possible. Sinon, elles risquent de rapidement moisir, rancir ou les deux.
La vapeur pour attendrir
De plus, les noix du Brésil sont dotées d’une coque extrêmement dure qui ne peut être brisée qu’avec les outils et le savoir-faire adéquats. Notre secret : la cuisson à la vapeur. Ce procédé utilise la vapeur d’eau et la pression, comme notre bonne vieille Cocotte-minute®. Il suffit d’une minute pour pouvoir ouvrir complètement les noix du Brésil (après les avoir fait sécher une nouvelle fois).
Tiny à Large
Lors de la dernière étape, les personnes chargées de la récolte trient les noix du Brésil en fonction de leur taille. Ce sont les seules catégories servant à différencier ces noix. Du plus petit calibre au plus grand, on trouve donc les Tiny, Midget, Small, Medium et Large. Chez Seeberger, nous sélectionnons uniquement les deux plus grands. Juste avant d’emballer les délicates noix du Brésil dans des sachets opaques sous vide pour qu’elles nous rejoignent à Ulm, une dernière étape s’impose. Il faut encore les sécher et les amener au taux d’humidité requis pour éviter tout problème lors de leur voyage à travers l’Atlantique.
Entre tradition et avenir
Les efforts des personnes qui travaillent sur place sont aussi importants pour le quotidien des communautés locales. En effet, dans les régions où les noix du Brésil sont récoltées et préparées, des centaines de milliers de personnes vivent de ce travail. Casser les coques à l’aide de machines reviendrait certes moins cher, mais le cassage manuel permet de maintenir des emplois. Les travailleurs et travailleuses peuvent ainsi continuer à exercer leur activité, ce qui garantit leurs moyens de subsistance. Et ce même après la fin de la saison : quand le ramassage est fini, les personnes chargées de la récolte trouvent un emploi durable dans les entreprises de transformation.
De la jungle au rayon fruits et légumes
Croissance, pollinisation, maturation, récolte, transformation, emballage… Les noix du Brésil représentent un travail considérable pour les insectes, les agriculteurs et agricultrices, les entreprises de transformation et pour nous en tant qu’importateur. L’assurance qualité se poursuit aussi chez nous. À notre tour, nous vérifions que les noix du Brésil sont en parfait état avant de les mettre dans nos sachets. Et nous en sommes conscients : cette gourmandise savoureuse tombe certes du ciel, mais le chemin est long pour faire le bonheur des gourmands loin de la jungle. Un chemin que nous parcourons avec grand plaisir.
Gourmandise ultime et conscience tranquille
On dit que l’on est ce que l’on mange. Il nous semble donc tout à fait logique de vous montrer comment et où sont produits les snacks que vous achetez. Mais trêve de bavardage, où sont passés nos snacks préférés ? À vous les noix du Brésil énergisantes de la jungle bolivienne ! Produites dans de bonnes exploitations et avec amour. <3